Ils ont le droit de me solliciter par mail", quand l'enseignant-chercheur définit son écologie numérique

2016Marie Chagnoux

Congrès international d'Actualité de la recherche en éducation et en formation (AREF) 2016. À quelles questions cherchons-nous réponse ?, Association belge des chercheurs en éducation (ABC-Educ, Belgique); Association des enseignants et chercheurs en sciences de l'éducation (AECSE, France); Société suisse pour la recherche en éducation (SSRE, Suisse); Haute École Louain en Hainaut (HELHa, Belgique); Groupe interdisciplinaire de recherche sur la socialisation, l'éducation et la formation (Girsef, Université catholique de Louvain, Belgique); Institut d’administration scolaire (Inas, Université de Mons, Belgique), Jul 2016, Mons, Belgique

Les tensions entre les ressources numériques telles qu'elles sont promues par les institutions d'une part et leur appropriation et usages pédagogiques réels d'autre part (Jacquinot-Delaunay & Fichez, 2008) sont particulièrement fécondes à explorer dans ce qu'elles disent de l'évolution du métier d'enseignant (Devauchelle, 2012 ; Cornu, 2011). Dans une perspective surplombante, elles sont notamment appréhendées par l'analyse des usages (Caterino, 2011 ; Deschryer & Charlier, 2014 ; Linard, 2002 ; Marquet & Coulibaly, 2007). Les études placent alors les dispositifs au cœur de l'observation pour qualifier usages et pratiques des enseignants, le dispositif pouvant être plus ou moins complexe, du chat (Grebennikova Krasautsava, 2008) à l'ENT (Koukoutsaki-Monnier A. & al., 2013 ). Nous nous proposons dans cette communication de placer au contraire les enseignants-chercheurs au cœur de l'observation pour construire une cartographie des environnent numérique à partir de la narration de leurs pratiques pédagogiques. L'objectif est d'interroger la représentation subjective que chaque enseignant a des outils et de la manière dont il les utilise pour explorer l'imaginaire ainsi mobilisé (Flichy, 2001 ; 2004). Nous nous appuyons pour cela sur les entretiens de plus de 50 enseignants-chercheurs en SHS collecté dans le cadre du projet Sum-Tec. L'analyse du discours, et plus particulièrement l'analyse énonciative qui place justement l'énonciateur au cœur de la construction langagière, permet en s'attachant aux choix lexicaux et syntaxiques de faire émerger : 1. un écosystème numérique et collaboratif : par écosystème, nous entendons la manière dont chaque enseignant-chercheur articule des entités (étudiants et collègues) et un environnement technique et institutionnel, adaptant et faisant évoluer ses pratiques pédagogiques et communicationnelles en fonction du contexte. 2. un positionnement affectif et partial par rapport à cet écosystème qui mobilise et construit un imaginaire individuel. Le corpus a ainsi été soumis à une analyse quanti-qualitative pour analyser la manière dont les enseignants : - nomment et décrivent les entités et l'environnement ; - nomment et décrivent leurs interactions avec entités et environnement ; - qualifient réflexivement leur posture. Nous questionnerons plus particulièrement dans cette présentation les contraintes (institutionnelles, organisationnelles, sociales, culturelles...) et les postures individuelles dans la gestion de la communication avec les étudiants : utilisation de la messagerie électronique, du mail, des forums... Nous montrerons les conditions mises en place par chaque enseignant pour définir des règles et des usages de son écosystème original. Regard réflexif sur la question de recherche Dans la thématique du congrès, « Pour qui (et pourquoi) ces questions sont-elles pertinentes ? » et dans celle du symposium qui questionne la pluridisciplinarité, nous souhaitons interroger l'apport de la linguistique discursive aux Sciences de l'éducation et ainsi éprouver directement l'intérêt d'une «interdisciplinarité focalisée» (Charaudeau, 2010) entre sciences du langage, sciences de l'éducation et sciences de l'information et de la communication. Quelques références bibliographiques Caterino P., Chibout K., Meza S., (2011) « Profils de communication, profils d'apprentissage et usages sur une plateforme pédagogique en ligne : étude exploratoire », Actes du Colloque EPAL « Échanger pour apprendre en ligne », Grenoble, p. 24-25. Charaudeau, P. (2010) « Pour une interdisciplinarité « focalisée » dans les sciences humaines et sociales », Questions de communication, 17 | 2010, 195-222. Cornu B. (2011) « Digital natives: How do they learn? How to teach them? », Moscou : UNESCO Institute for Information Technologies in Education, IITE Policy brief, septembre 2011, 12 p. Deschryer N., Charlier B. (coordinatrices), « Les dispositifs hybrides dans l'enseignement supérieur : questions théoriques, méthodologiques et pratiques », Éducation et formation, mai 2014, n° e-301, 161 p. Devauchelle, B. (2012). Comment le numérique transforme les lieux de savoirs: le numérique au service du bien commun et de l'accès au savoir pour tous, FYP, 191 p. Flichy P. (2001) L'imaginaire d'Internet, Paris, La Découverte « Sciences et société », 276 p. Flichy P. (2004) « L'individualisme connecté entre la technique numérique et la société », Réseaux, 124, p. 17- 51. Grebennikova Krasautsava I. 2008 «L'interaction médiatisée à travers le chat comme dispositif sociotechnique. », Les Enjeux de l'information et de la communication 1/2008 (Volume 2008) , p. 20-30 Jacquinot-Delaunay G., Fichez E(dir.) 2008 L'université et les TIC. Chronique d'une innovation annoncée, De Boeck, Perspectives en éducation & formation, 2008, 320 pages Koukoutsaki-Monnier A., Meza S., Amerein-soltner B., Galani R., Muller P.-A., (2013)« Étudier les usages des plateformes pédagogiques numériques : quelles passerelles entre STIC et SHS ?. », Communication & Organisation 1/2013 (n° 43) , p. 151-164 Linard M., « Conception de dispositifs et changement de paradigme en formation », Éducation Permanente, 152, 2002, p. 143-155. Marquet P., Coulibaly B. (2007) « Le concept de conflit instrumental : une hypothèse explicative des non-usages des TIC », Dossiers d'ingénierie éducative, hors série « TICE, l'usage en travaux », p. 61-69;

Marie Chagnoux. "Ils ont le droit de me solliciter par mail", quand l'enseignant-chercheur définit son écologie numérique. Congrès international d'Actualité de la recherche en éducation et en formation (AREF) 2016. À quelles questions cherchons-nous réponse ?, Association belge des chercheurs en éducation (ABC-Educ, Belgique); Association des enseignants et chercheurs en sciences de l'éducation (AECSE, France); Société suisse pour la recherche en éducation (SSRE, Suisse); Haute École Louain en Hainaut (HELHa, Belgique); Groupe interdisciplinaire de recherche sur la socialisation, l'éducation et la formation (Girsef, Université catholique de Louvain, Belgique); Institut d’administration scolaire (Inas, Université de Mons, Belgique), Jul 2016, Mons, Belgique. ⟨hal-01723332⟩ - lien externe

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Chagnoux, M. (2016). Ils ont le droit de me solliciter par mail", quand l'enseignant-chercheur définit son écologie numérique. https://hal.univ-lorraine.fr/hal-01723332v1

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Chagnoux, Marie. Ils Ont Le Droit De Me Solliciter Par Mail", Quand l'Enseignant-Chercheur Définit Son Écologie Numérique. July 2016, https://hal.univ-lorraine.fr/hal-01723332v1.

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Chagnoux, Marie. 2016. “Ils Ont Le Droit De Me Solliciter Par Mail’, Quand l'Enseignant-Chercheur Définit Son Écologie Numérique.” https://hal.univ-lorraine.fr/hal-01723332v1.

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Chagnoux, M. (2016) “Ils ont le droit de me solliciter par mail’, quand l'enseignant-chercheur définit son écologie numérique.” Available at: https://hal.univ-lorraine.fr/hal-01723332v1.

ISO 690

CHAGNOUX, Marie, 2016. Ils ont le droit de me solliciter par mail", quand l'enseignant-chercheur définit son écologie numérique [en ligne]. July 2016. Disponible à l'adresse : https://hal.univ-lorraine.fr/hal-01723332v1

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