Punk, mouvances politiques et diversité culturelle : le cas de Québec au tournant des années 2000.

2015Marc Kaiser

Disorder : Histoire sociale des mouvements punk/post-punk, Mar 2015, paris, France

À partir de la fin des années 1970, les punks de Québec commencent à se retrouver place d’Youville et au bar le Shoelack (Chiche, 2009). Les premières formations apparaissent (les Jerkers, Modernes Pickles, Carnivore, Chienne 50 Cents, Turbine Depress), Bruno Tanguay alias « Satan Bélanger » ouvre une boutique spécialisée rue Saint-Jean, et les radios communautaires (CKLR, radio de l’Université Laval) diffusent de plus en plus cette nouvelle musique. Le punk à Québec a évolué pour devenir « hardcore » à l’image de celui ayant émergé à Washington D.C. dans les années 1980, et peut être aujourd’hui décrit comme étant du « néo-punk » (Jolicoeur, 2006). Cette scène est également marquée par des tensions entre mouvements communistes et libertaires et des groupuscules d’extrême droite. Certains groupes - tels que les Dockside Hookers, Guernica ou Buddha Bulldozer - sont en effet proches des Red And Anarchists Skinheads et des Skinheads Against Racial Prejudice, tandis que d’autres groupes - comme Légitime Violence, Dernier Guerrier ou Prison Bond - évoluent pour leur part au sein des Québec Stomper et du Sainte-Foy Crew, des organisations aux opinions racistes et antisémites adoptant un discours nationaliste. Ces différentes postures politiques ont abouti à plusieurs affrontements entre « redskins » et « boneheads » : au printemps 2003 devant le palais de justice de Québec (Giguère, 2004), dans la nuit du 31 décembre 2006 au bar coop L’Agitée (Jobin-Ganon, 2007)… Notre contribution se propose d’analyser, à partir d’une enquête de terrain réalisée à Québec entre 2007 et 2009, de saisir les rapports entre les modes d’expression (punks) de ces mouvements contestataires et le contexte socio-politique du Québec au tournant des années 2000. C’est effectivement durant cette période que les débats sur l’accommodement raisonnable font rage : il s’agit d’un concept juridique d’abord destiné à apporter une solution concrète à certains problèmes de discrimination qui s’est vu « soudain propulsé au cœur des débats identitaires québécois » (Bosset, Foblets, 2009). Il semble possible de montrer que ces débats ont traversé la scène punk de Québec, ce qui renvoie non seulement à l’idée d’acteurs souhaitant agir sur l’ordre établi, mais plus largement sur la possibilité d’un vivre ensemble entre individus égaux et différents.

Marc Kaiser. Punk, mouvances politiques et diversité culturelle : le cas de Québec au tournant des années 2000.. Disorder : Histoire sociale des mouvements punk/post-punk, Mar 2015, paris, France. ⟨hal-03256907⟩ - lien externe

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Kaiser, M. (2015). Punk, mouvances politiques et diversité culturelle : le cas de Québec au tournant des années 2000. https://hal.science/hal-03256907v1

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Kaiser, Marc. Punk, Mouvances Politiques Et Diversité Culturelle : Le Cas De Québec Au Tournant Des Années 2000. Mar. 2015, https://hal.science/hal-03256907v1.

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Kaiser, Marc. 2015. “Punk, Mouvances Politiques Et Diversité Culturelle : Le Cas De Québec Au Tournant Des Années 2000.” https://hal.science/hal-03256907v1.

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Kaiser, M. (2015) “Punk, mouvances politiques et diversité culturelle : le cas de Québec au tournant des années 2000.” Available at: https://hal.science/hal-03256907v1.

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KAISER, Marc, 2015. Punk, mouvances politiques et diversité culturelle : le cas de Québec au tournant des années 2000. [en ligne]. March 2015. Disponible à l'adresse : https://hal.science/hal-03256907v1

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